La giovane attivista indiana che fa tremare Unilever

Qualche giorno fa è venuta fuori la storia del rap indiano contro Unilever. La clip di Sofia Ashraf ha adesso oltre 2 milioni di clic. E l'azienda deve difendersi...

La giovane attivista indiana che fa tremare Unilever
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9 Agosto 2015 - 23.48


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Ve la ricordate Sofia Ashraf? Ventotto anni, ex grafica pubblicitaria con la clip «Kodaikanal Won’t», registrata sulla musica di«Anaconda», de Nicki Minaj, ha deciso di denunciare una multinazionale responsabile dell’alto tasso di inquinamento da mercurio di Kodaikanal, città che si trova nell’India meridionale. Unilever, questo il nome dell’azienda, aveva a Kodaikanal una fabbrica di termometri chiusa nel 2001. Nonostante l’inquinamento da mercurio, per quattordici anni l’azienda non ha fatto nulla per decontaminare l’area o aiutare i propri ex dipendenti malati.



Con “Kodaikanal Won’t” la rapper indiana ha messo al servizio la sua arte per la verità ed ha raccontato quanto accaduto nella sua città che sorge nella regione del Tamil Nadu. Su Twitter Nicky Minaj ha accolto con favore la nuova versione ambientalista del suo brano.

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Insomma l’attivista indiana sembra aver colto nel segno. In questo pezzo apparso in India: [url”Why we got rapper Sofia Ashraf to make a video about Hindustan Unilever’s Kodaikanal plant”]http://scroll.in/article/746573/why-we-got-rapper-sofia-ashraf-to-make-a-video-about-hindustan-unilevers-kodaikanal-plant[/url] viene raccontata bene la storia. Che cresce e lo dimostra il fatto che se ne è occupato con un bel testo Liberation.



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Questo è l’interessante racconto delle conseguenze della clip fatto da Laurence Defranoux per [url”Liberation”]http://www.liberation.fr/monde/2015/08/09/en-inde-une-jeune-artiste-fait-trembler-unilever_1359650?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter[/url]. Eccolo per chi lo vuol leggere in lingua originale.



Kodaikanal est une station touristique perchée à 2 000 mètres d’altitude dans le sud de l’Inde, réputée depuis 1845 pour ses panoramas magnifiques, son air pur, ses cascades, sa forêt, son lac. C’est aussi l’endroit choisi en 1983 par une filiale des cosmétiques Pond’s pour déménager son usine de thermomètres à mercure jusque-là implantée dans l’Etat de New York. Durant dix-huit ans, le métal est en grande partie importé des Etats-Unis, les thermomètres faisant ensuite le chemin inverse à destination d’un distributeur américain, qui les commercialise aux Etats-Unis et en Europe.


En revanche, les Américains ne s’encombrent pas des centaines de tonnes de déchets toxiques abandonnés à des partenaires locaux en dehors de tout circuit officiel de recyclage. Et omettent d’informer la population et les ouvriers des dangers de l’exposition au mercure, qui génère de graves lésions au cerveau, à la moelle épinière, aux reins et au foie. Aucune mesure de sécurité n’est prise. Peter Suderarajan, un ancien employé, raconte dans un témoignage filmé : «Il n’y avait rien pour nous laver. On avait du mercure dans les sourcils, les cils, sous les ongles. Le mercure était partout, là où nous vivions, où nous dormions, dans notre eau et notre nourriture.»

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«Chers actionnaires, votre entreprise nous a  empoisonnés»


En 2001, aidés par l’ONG Greenpeace, des habitants mettent au jour 7,4 tonnes de verre brisé et de boues gorgées de métal toxique enterrées à 3 kilomètres seulement de l’usine. Laquelle est devenue entre-temps la propriété de Hindustan Unilever, après le rachat de Pond’s par la multinationale anglo-néerlandaise en 1997. Mais les temps ont changé, la fabrication de thermomètres ne fait pas partie du «noyau dur» des activités du troisième fabricant mondial de produits de consommation, et surtout le mercure n’a plus la cote. Un traité international visant à diminuer son usage est en projet, et les thermomètres au mercure sont déjà interdits dans plusieurs pays européens. Unilever ferme l’usine de Kodaikanal, et en 2003, 289 tonnes de déchets sont envoyées par bateau pour être retraitées aux Etats-Unis sur ordre du Bureau de contrôle de la pollution de l’Etat du Tamil Nadu. C’est la première opération d’envergure de «retour à l’envoyeur» de déchets toxiques dans le monde.


Depuis lors, les habitants de Kodaikanal se battent dans l’indifférence générale pour obliger la multinationale à dépolluer enfin le site, où ont travaillé 1 045 personnes, et à indemniser les victimes et leurs familles. Le 30 juin, des anciens employés ont brandi des pancartes lors de l’assemblée générale des actionnaires de Hindustan Unilever (filiale à 67% d’Unilever) à Bombay : «Chers actionnaires, nous vous avons enrichis, votre entreprise nous a empoisonnés.» Ils estiment que l’usine a causé la mort de 45 anciens ouvriers et 18 enfants. Peine perdue : Unilever s’obstine à nier l’existence des maladies professionnelles qui touchent les ouvriers, alors que les pathologies liées à l’exposition au mercure sont connues et très identifiables (1). L’entreprise multiplie les déclarations contradictoires devant les tribunaux indiens, continue d’accumuler les contre-expertises en sa faveur et sous-estime délibérément la pollution environnementale. Le Département d’énergie atomique indien a relevé jusqu’a 2 640 fois le taux normal sur du lichen de la fragile forêt de Pambar Shola, contaminée par les vapeurs de mercure rejetées par la ventilation.


Le «Wow» de Nicki Manaj


Mais la donne a subitement changé depuis dix jours, avec la diffusion sur YouTube du clip «Kodaikanal Won’t» de Sofia Ashraf. Ex-graphiste et conceptrice de campagne dans une agence de pub internationale (qui compte d’ailleurs Unilever dans ses clients), la jeune femme est originaire de Chennai, capitale de l’Etat du Tamil Nadu. Auteure pour le cinéma et le spectacle vivant, elle est contactée par trois ONG locales pour écrire un texte dans le cadre de leur campagne. Après s’être documentée et rendue sur place, Sofia Ashraf, qui ne se considère pas chanteuse et ne s’était jamais engagée pour une cause auparavant, épouse la cause des victimes du mercure, et enregistre avec des anciens employés de l’usine un clip sur la musique du hit Anaconda, de Nicki Manaj.

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A peine mis en ligne sur YouTube, le 30 juillet, le clip fait un carton inespéré, en Inde et à l’étranger. Visionné deux millions de fois, il fait décoller la pétition lancée par la plateforme citoyenne Jhatkaa. Adressée au PDG d’Unilever, Paul Polman, et réclamant «le nettoyage de la pollution à Kodaikanal et le dédommagement des employés», la pétition atteint les 60 000 signatures. Sofia Ashraf, jointe au téléphone par Libération, parle «d’un succès inespéré. Jamais nous n’aurions imaginé avoir une telle couverture». Elle dit que son expérience de la publicité a été un atout pour la campagne humanitaire, même si «dans la pub, on n’apprend pas à travailler avec la réalité des gens». A l’autre bout du monde, la rappeuse américaine salue sur Twitter le détournement de son titre avec un «wow» admiratif.



Secouée sur les réseaux sociaux, la multinationale européenne se fend d’un communiqué de presse le 4 août, affirmant sans sourciller : «La sécurité de nos employés est notre priorité numéro 1. Nous avons fermé l’usine et lancé une enquête sur cette affaire dès qu’elle a surgi en 2001.» S’ensuit ensuite une liste de rapports d’experts prouvant contre toute évidence qu’«aucun de [leurs] anciens employés ne souffre de maladie due à la nature de leur travail», et qu’«il n’existe aucun effet négatif sur l’environnement». Accusant même «les ONG» d’avoir «retardé [leurs] efforts en s’opposant aux travaux de dépollution lancés en 2009».


Un retard que Sofia Ashraf explique ainsi : «Hindustan Unilever a d’abord accepté de nettoyer les sols jusqu’à faire descendre le taux de mercure à 10mg/kg, ce qui est la norme néerlandaise. Sachant que Kodaikanal a un écosystème fragile, les ONG ont demandé que le standard britannique, soit 1mg/kg, soit appliqué. La firme est revenue en disant qu’elle ne nettoierait finalement que jusqu’à 25 mg/kg. L’Association des ouvriers de Kodaikanal et le Bureau de contrôle de la pollution du Tamil Nadu ne l’ont pas accepté.»

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Jeudi, c’était au tour du PDG d’Unilever de réagir, postant sur Twitter un message accompagné du hashtag créé pour la campagne contre sa propre multinationale. «N’acceptons pas différents standards. Tous les humains sont les mêmes. Nous avons besoin de l’accord gouvernemental et de faire bouger #UnileverPollutes. Déterminé à résoudre vite le problème. Progrès trop lents.»



Rachita Taneja est responsable de la pétition sur la plateforme citoyenne Jhatkaa. Elle explique : «Nous avons été heureux de voir que Paul Polman a rompu le silence sur notre campagne, mais déçus de le voir blâmer le gouvernement indien. Hindustan Unilever a essayé d’imposer des standards de dépollution qui ne seraient pas autorisés au Royaume-Uni, où Unilever a son siège. C’est un deux poids-deux mesures flagrant.»


Le dossier pourrait néanmoins avancer de manière spectaculaire. Des réunions sont prévues toute la semaine entre les représentants des ouvriers et la multinationale. Pour Sofia Ashraf, «le succès ne sera complet que quand les habitants auront enfin obtenu réparation».

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Questa ragazza è Sofia Ashraf.

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